[Les Îles désertes du Portugal]

Voilà une expérience que nous n’oublierons pas de si tôt. Et pour bien des raisons.

C’est sur les îles désertes, très simplement nommées Ilhas Desertas et sur les îles Selvagens du Portugal, que nous avons réalisé que l‘Homme est capable, à son insu, de laisser sa trace même à des endroits qui lui sont inaccessibles.

iles Selvagens

Une mission dépollution bien préparée

C’est bien avant de mettre le cap sur les îles que notre mission a débuté. Ces terres étant inhabitées, à l’exception de quelques gardes employés à la protection du territoire, notre arrivée devait se préparer bien en amont.

C’est donc l’équipe de choc, Manon et Indy, qui a tout mis en œuvre pour préparer au mieux notre débarquement en se rapprochant de Francis Zino, ornithologue, Manuel José Biscoito, responsable des recherches en biologie marine à Funchal, Joao Canning Clode, chercheur en micro-plastique, Joao Monteiro, chercheur au MARE Institute, Joao Rodriguez, directeur régional de la jeunesse et deux doctorants en micro-plastiques Annalisa Samboli et Claudio Manda.

Tous ont été d’une grande aide pour la préparation de l’expédition et nous les en remercions.

préparation-mission

En contrepartie, nous avons été mandatés pour réaliser plusieurs missions : recenser les déchets dont nous pouvons déduire la provenance (grâce aux étiquettes, par exemple), identifier les plastiques incrustés sur les roches (appelés “plastic crust”) et capturer des images par drones des plages difficilement accessibles pour avoir un visuel sur les concentrations des déchets.

 

Le depollution crew aux Ilhas desertas

Après une petite navigation de 4 heures depuis Funchal pour rejoindre les Ilhas Desertas, l’équipage du Kraken dû s’organiser pour attaquer 48 heures de dépollution : 5 équipes pour 5 lieux.

Les îles ne disposant pas de quai, c’est en annexe à partir du lieu de mouillage que les bénévoles ont dû se rendre sur les différents sites à dépolluer.

îles Selvagens Kraken

Ébahis par la beauté de l’île, nous avons également été ravis de constater la propreté des lieux sur la première plage. L’île étant inhabitée, nous nous attendions à y trouver des déchets flottants ramenés par les marées. C’est sur les autres lieux que l’explication de cette absence de déchets fut toute trouvée : cette plage est régulièrement nettoyée par les gardes de l’île.

C’est donc sur les autres plages que nos équipes ont pu collecter les déchets malheureusement attendus : des matériaux de pêche à gogo, du polystyrène « en veux tu, en voilà », des jerricans, des chaussures “crocs” et des bouteilles en plastique issues de différentes parties du globe.
En tout, c’est 380.8 kg que nous avons ramassés sur les Ishlas Desertas, ce qui correspond à 3400 L de déchets.

Notre mission une fois accomplie, il nous tardait de rejoindre les îles Selvagens, ces îles que très peu sont autorisés à fouler.

 

Le débarquement du Kraken aux îles Selvagens

C’est avec excitation que nous avons abordé les environs de l’île principale : l’île Grande, une terre dont la faune et la flore sont préservées du passage de l’Homme.

iles Selvagens

A seulement quelques milles nautiques de notre lieu d’arrivée, nous avons reçu, sous nos yeux ébahis, un accueil de la part de centaines de pétrels jusqu’à notre point de mouillage. Certaines d’entre elles se sont même invitées sur le bateau pour la nuit…

Dès le lendemain, dix de nos bénévoles ont débarqué sur les terres de Selvagens équipés pour dépolluer la seule plage autorisée d’accès. Cependant, tout comme sur les Islhas Desertas, cette plage accessible est régulièrement nettoyée par les gardes habitants sur l’île. Il y avait donc peu de déchets mais on a quand même retrouvé de nombreux morceaux de polystyrène qui jonchaient les plages de galets.

iles Selvagens, les gardes

Cette dépollution s’est malheureusement terminée sur un évènement que nous aurions tous préféré éviter. C’est lors de leur retour à l’annexe que l’un de nos bénévoles a été victime d’une chute dans les rochers rugueux de l’île Grande. Après l’intervention des gardes et de notre équipe médicale, il a dû être hélitreuillé directement à l’hôpital de Santa Cruz de Tenerife, aux Canaries, pour soigner en urgence sa blessure à la cheville.

Sonnés par cet événement, nous avons terminé la mission aux Selvagens et pris la direction des Canaries afin d’y  débuter notre prochaine mission de dépollution et de sensibilisation.

îles Selvagens

Mais ce n’est que partie remise, car nous espérons pouvoir revenir au mois de juin pour réaliser une autre mission de dépollution, en partenariat avec l’IFCN (l’organisme responsable de ces îles). Nous mettrons cap cette fois-ci sur la petite île des Selvagens, connue pour être la plus polluée.

Nous reviendrons également l’année prochaine pour étudier l’évolution des dépôts de déchets sur ces îles stupéfiantes !

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