BILAN DE NOTRE ESCALE À SÈTE

Peut-être a-t-il été attiré par l’odeur des Tielles dorées, ou peut-être a-t-il voulu se reposer de sa traversée en se laissant bercer par les mots malicieux de Brassens… Nul ne le sait, c’est une créature bien mystérieuse, vous vous en doutez, mais elle a visiblement bon goût.

 

Peut-être aussi avez-vous croisé, dans vos rues tannées par le soleil, quelques fiers matelot.es habillés de bleu. Peut-être même leur avez-vous souri ? Ce qui est certain, c’est que l’équipage tout entier se sent à Sète comme à la maison… L’accueil y est aussi doux que l’écume qui s’enfuit sur le sable. L’entraide y a été spontanée et fiable. C’est donc avec autant de gratitude que de complicité que nous voulons revenir avec vous sur le passage de Wings of the Ocean à Sète.

 

La première raison de notre venue était de préparer le navire à notre grande campagne de dépollution, qui arrive à grand pas. A l’écriture de cet article, nous sommes à moins d’une semaine du grand départ. Cette fois-ci, direction les îles atlantiques jusqu’au mois de juin : Madère, les Canaries et les Açores. Une traversée aussi longue, ça se prépare. Alors chaque jour, au lever du soleil, les bénévoles se donnent pour réparer, embellir, assainir, recharger, organiser, planifier, équiper, former… Et quand le soleil va finalement se coucher, nous continuons. Vous l’aurez compris le Kraken a tout d’une lady, il lui faut de l’attention, et nous préférons qu’il soit épanoui, puisqu’ensuite nous lui confions nos vies.

Voilà pour la raison de notre venue, mais et Sète dans tout ça ? Et bien nous avons dépollué en même temps ! Dix-huit dépollutions ont été organisées dans la ville, et les habitants ont répondu présents à l’appel puisque plus de 300 personnes se sont mobilisées ! En deux mois, ce sont 175 réveils-matin qui ont sonné. À la main, à l’épuisette, ou encore avec la fameuse technique du « oh non j’ai les pieds mouillés », nous avons collecté 3259 kg sur les digues, les ports et les plages. 82 300 m² ont été ratissés. Peut-être avons-nous nettoyé un lieu que vous aimez particulièrement ?

 

  • la plage du Lido (90kg)
  • l’étang de Thau (237 kg)
  • le Môle Saint-Louis (937kg)
  • la crique de l’Anau (46,5kg)
  • la point du Barrou (322kg)
  • le canal des Quilles (123kg )
  • les canaux de Sète (en plongée & paddle) (41,5kg)
  • le canal du Rhône et ses berges (1372 kg)

 

« Et qu’est-ce que vous faites de tous ces déchets après ? », demande alors la dame en vélo.

« On les mange, madame. »

 

Non, pas du tout, c’est une blague pour raccrocher votre attention, vu que j’ai écrit plein de chiffres. A la fin de chaque dépollution, nous trions le butin en différents matériaux. Et c’est ce qui a permis de confier un volume de 2392 litres (soit 280kg) à l’association Reseaclons qui recycle les déchets plastiques ! Le reste, on l’a mangé. 

 

Pour conclure, chers ami.e.s, l’équipage vous transmet les amitiés du Kraken, qui profite des ses derniers jours de repos avant sa traversée, sa grosse tête doucement posée sur les pierres du quai d’Alger.

Nous reviendrons, alors vivement l’avenir.

Retour haut de page