[L’éco-anxiété : le mal du siècle qui pourrait nous sauver]

Par Clémence Génin, publié le 17.10.2022 © Laurelenn Jacquet /BA
Par Clémence Génin, publié le 17.10.2022 © Laurelenn Jacquet /BA

Apparue il y a quelques années, la notion d’éco-anxiété est particulièrement d’actualité ces derniers mois et notamment suite aux nombreuses catastrophes auxquelles nous avons été confrontés cet été (incendies, inondations, guerre, sécheresse). Comme l’affirme le dernier rapport du GIEC1, nous n’avons plus de doute sur le fait que le réchauffement climatique auquel nous faisons face actuellement est principalement causé par les activités humaines.

Et bien l’éco-anxiété, c’est ce sentiment de désespoir et d’impuissance face aux bouleversements du dérèglement climatique. Ce sentiment, nous sommes nombreux à le partager. Dès lors que nous nous sentons concernés par notre avenir et celle de notre planète. Nous prenons conscience de notre monde et de l’urgence d’agir face à une inaction politique. On peut alors se sentir dépassé, parfois déprimé et presque fataliste. Pourtant, c’est là que tout commence. Certains parlent même d’éco-clairvoyance. D’autant que l’éco-anxiété s’apaise dès lors que nous passons à l’action, comme quoi la nature est bien faite !

L’éco-anxiété, étape précieuse du réveil de notre conscience

La bonne nouvelle, c’est que cette étape éco-anxieuse fait partie du processus de prise de conscience. Il ne faut pas se laisser paralyser par ses angoisses, mais plutôt accepter l’éco-anxiété comme un déclic nécessaire pour passer à l’action, remède d’apaisement principal au sentiment d’impuissance. L’éco-anxiété n’est pas une pathologie, alors pas d’inquiétude ! C’est est une étape sur le chemin de la prise de conscience du monde qui nous entoure. 

ALORS COMMENT Y REMEDIER ?

Tout d’abord, se renseigner sur les causes du réchauffement climatique ainsi que de l’impact de notre économie sur notre planète, permet de mieux comprendre les rouages de ce déséquilibre planétaire afin d’identifier ce vers quoi nous voulons diriger nos efforts. La connaissance dissipe le brouillard dans nos esprits. Les secteurs concernés par cette crise sont nombreux, alors il doit bien y avoir un qui résonne davantage avec vos intérêts ou vos valeurs. Après investigation, (attention spoil) on réalise que notre modèle économique n’est pas pérenne (conclusion de nombreux économistes2) puisqu’il repose sur une croissance infinie. Or l’économie ne peut pas être infinie quand elle exploite des ressources finies. Le confort que nous connaissons n’est pas viable. Nous devrions adopter de nouveaux modes de vie et de consommation dans les années à venir. Alors n’aurions-nous pas intérêt à réfléchir à de nouvelles habitudes dès à présent et de notre propre volonté, plutôt que d’attendre que nous y soyons contraint dans quelques années ?

Le réajustement des industries : nouvelles approches de consommation

Pour les férues de mode par exemple, l’industrie est en cours de réajustement. En effet, le textile est le 3ème plus gros consommateur de plastique. Notamment à cause des matières synthétiques issues du pétrole qui nécessitent de grands volumes d’eau lors de leur fabrication et sont pleines de microparticules de plastiques3, libérées dans nos canalisations en route vers l’océan à chacune de nos machines4.

Les vêtements synthétiques représentent 2/3 du marché5. En parallèle, on achète 2 fois plus de vêtements qu’en 2000 et les jetons aussi 2 fois plus vite : 80 % finissent en décharge ou incinérés6. Il y a donc de quoi faire pour réinventer le secteur. L’alimentation, la gestion des déchets, les nouvelles approches de consommation ont largement de quoi nous occuper, et même nous donner un travail à temps complet.

Action, réaction

Une fois que nous avons identifié un levier d’action, la seconde étape est d’agir. Cela fait un bien fou sur nos angoisses climatiques, et le monde avance. Bonne nouvelle, il existe déjà de nombreuses initiatives qui œuvrent en faveur de l’environnement et d’une économie circulaire plus durable.

Des personnes déterminées à explorer de nouveaux modèles, à prendre le problème à bras le corps ou à se reconvertir, sont déjà en chemin. Vous n’êtes pas seul ! Ainsi, vous trouverez forcément chaussure à votre pied dans le domaine de votre choix si vous êtes prêt à passer à l’action. 

Et si vous vous engagiez ?

Vous pouvez par exemple rejoindre une association qui agit en faveur d’une cause qui vous parle, intégrer des habitudes de consommation sobre dans votre quotidien ou dans votre entreprise. Chez Wings, nous luttons contre la pollution plastique dans les océans au service de l’environnement pour maintenir la biodiversité, essentielle à l’équilibre de notre planète bleue. Mais des centaines de causes existent et ont besoin d’être défendues. Plus simplement, utiliser un compost pour vos biodéchets de cuisine (action de rendre à la terre ces déchets culinaires, plutôt que de les incinérer), arrêter de manger de la viande ou organiser votre maison vers une tendance zéro-déchet sont également des manières d’agir facilement. Nous vous partagerons nos tips autour de ces actions du quotidien dans un prochain billet.

Ce qu’il faut retenir, c’est que le passage à l’action est le moyen de se réaligner avec ses valeurs et d’être plus cohérent avec nous même. Alors on sait bien qu’on ne va pas changer le monde, mais ça fait du bien d’y participer.

Récapitulatif des différentes possibilités pour passer à l’action
  • Intégrer une association qui œuvre pour une cause qui vous parle
  • Repenser vos habitudes de consommation pour tendre vers la sobriété et l’économie circulaire (réduire, recycler, rendre à la terre, réparer, refuser)
  • Soutenir les initiatives politiques en faveur de l’environnement

L’éco-anxiété, c’est finalement une belle prise de conscience qui tombe comme une claque, mais qui nous permet de bouger petit à petit, en changeant nos modes de vie et de consommation. Alors BRAVO pour cette prise de conscience, pour cette ouverture au monde, cette générosité de penser à un futur digne de ce nom et au courage de passer à l’action !

© Laurelenn Jacquet /BA

 1 Rapport 6 partie 1 (2021)

2  Eloi Laurent, dans Animal de Cyril Dion ; Dennis Meadows et Donella Meadows, THe Limits to Growth(1972) ; etc. 

3 Atlas du plastique (2020) 

4 Ocean Wise (2018)  

5 Fondation Ellen MacArthur

6 ADEME et Textile Exchancge Market Report (2018)

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