Crème solaire et pollution : comment protéger sa peau sans polluer l’océan

Quel impact ont nos crèmes solaires sur l’océan ?

Bien qu’essentielles pour prévenir des coups de soleil et des cancers de la peau, alors que le soleil fait son grand retour pour notre plus grand bonheur, certaines crèmes solaires sont polluantes pour l’environnement. Quelles sont les menaces pour l’océan et la biodiversité ? Avant d’étaler la première couche, parlons un peu de leur impact environnemental et des moyens de le réduire. Hors de question de finir écrevisse (même si on adore les écrevisses, j’ai même une amie écrevisse…). Protégeons-nous des rayons UV tout en respectant l’océan ! 🌊

Bénévole Wings of the Ocean plage

☀️ Alerte crème solaire dangereuse : un cocktail qui ne fait pas du bien à l’océan… et à notre santé

Les crèmes solaires contiennent des filtres UV comme l’oxybenzone, l’octinoxate ou l’oxyde de zinc, des substances controversées, tant pour l’environnement que pour la santé. Ces filtres, qu’ils soient chimiques ou minéraux selon les formulations, protègent la peau des rayons UV. Pourtant, plusieurs études ont révélé leur potentiel toxique, aussi bien pour notre organisme que pour les écosystèmes marins. Ces composés, largement utilisés dans nos écrans solaires favoris, sont suspectés d’effets allergisants, de perturbations endocriniennes, voire de propriétés cancérogènes ou mutagènes. Mais leurs effets ne s’arrêtent pas là : il suffit d’une baignade pour que ces substances se diffusent alors dans l’eau et deviennent toxiques pour la vie marine, touchant coraux, poissons et l’ensemble de l’écosystème marin.

Les coraux : des victimes silencieuses

Les récifs coralliens sont mis en danger par le réchauffement climatique qui augmente la température de l’eau, et la pollution plastique qui étouffe la vie marine. Et voilà que la crème solaire en rajoute une couche (sans mauvais jeu de mot). L’oxybenzone, par exemple, est un tueur silencieux des coraux. Ce produit chimique est capable d’endommager les cellules coralliennes, d’altérer leur développement, et de réduire leur capacité à se reproduire. Il peut également provoquer le blanchissement des coraux, qui traduit de leur stress, en expulsant leurs algues symbiotiques, leur faisant perdre leurs couleurs vives (et meurent car le blanchissement symbolise le dépérissement). Ce phénomène est directement lié à la dégradation des récifs et à la disparition de toute la vie qui en dépend.

L’impact sur la faune marine : des effets à long terme

Mais les coraux ne sont pas les seuls à souffrir. Ces filtres chimiques peuvent perturber tout l’écosystème marin. Les poissons, les crustacés, ou encore les mollusques peuvent absorber ces toxines lorsqu’ils entrent en contact avec l’eau. À long terme, cela affecte leur reproduction, leur croissance, et peut conduire à des malformations. Bref, si les créatures marines avaient elles aussi besoin de crème solaire, on peut vous garantir qu’elles éviteraient de faire leur choix au hasard au risque de s’intoxiquer.

🧴 Des solutions existent : optez pour la protection de l’océan sans sacrifier votre peau

Alors, que faire ? Ne plus se protéger du soleil ? Pas question, évidemment ! Mais il existe des alternatives plus respectueuses de l’océan et de notre organisme, tout en nous protégeant des rayons UV.

  • Attention au piège des crèmes solaires minérales : Si elles sont moins pointées du doigt que certaines crèmes à base de filtres chimiques qui se dissolvent et se répandent dans l’océan au contact de l’eau, les crèmes solaires minérales contiennent des substances comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane qui peuvent eux aussi perturber les écosystèmes marins et nuire à notre organisme, notamment lorsqu’elles sont sous forme de nanoparticules.
  • Esquivez le greenwashing des labels : Certaines marques retirent l’oxybenzone ou l’octinoxate de leurs formules et apposent un label rassurant, mais cela ne suffit pas à rendre une crème solaire réellement respectueuse de l’environnement. Pour éviter le greenwashing, privilégiez des certifications sérieuses comme l’Écolabel européen, l’Ecocert Cosmos ou le Cosmébio Cosmos, qui garantissent une démarche plus globale et exigeante.
  • Adoptez des comportements plus responsables : Adoptez également les bons réflexes. Évitez de vous exposer entre 12h et 16h et privilégiez des vêtements amples et légers conçus pour la baignade afin de limiter la quantité de crème nécessaire. Et surtout, n’appliquez pas votre crème solaire juste avant d’entrer dans l’eau : mettez-la au moins 20 minutes avant la baignade, pour lui laisser le temps de bien pénétrer et éviter qu’elle ne se dissolve immédiatement dans le milieu marin.
  • Portez des vêtements anti-UV : ils permettent de se baigner sans que la peau et la mer ne soit en contact avec des substances toxiques et protègent autant la mer que notre peau. Le bonus des étourdis, c’est qu’il n’est plus nécessaire de veiller à renouveler régulièrement le badigeonnage. Pensez tout de même à appliquer une crème responsable sur les parties du corps qui seraient exposées. Pensez aussi au parasol !

En résumé : un geste essentiel mais non sans conséquences pour l’océan

Oui, la crème solaire est indispensable pour protéger votre peau des coups de soleil, mais elle peut aussi être un poison pour l’océan, qui lui aspire simplement aux poissons. En réalité, aucune crème solaire n’est anodine pour l’océan : quelle que soit sa composition, une partie finit toujours dans l’eau, avec des effets réels sur la vie marine. Alors si nous voulons préserver la biodiversité marine et garder nos récifs en bonne santé, il est vivement recommandé de faire des choix les plus responsables.

La prochaine fois que vous choisirez une crème solaire, souvenez-vous que votre geste peut à la fois allier protection de la peau et protection de l’océan. Prenez soin de vous… et de la mer ! 🌊🌞

Quelques études sur les effets néfastes des crèmes solaires :

  • The Banned Sunscreen Ingredients and Their Impact on Human Health: A Systematic Review (2020)
  • Adding insult to injury: Effects of chronic oxybenzone exposure and elevated temperature on two reef-building corals (2020)
  • Conversion of oxybenzone sunscreen to phototoxic glucoside conjugates by sea anemones and corals (2022)
  • DiNardo & Downs (2019 – Reproductive Toxicology)
Bénévoles Wings of the Ocean s'enlaçant

Rédaction : Aude Yvanez


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