[Et notre bilan carbone ?]

Comme toute organisation qui accueille, loge, déplace et nourrit de nombreuses personnes, Wings of the Ocean dans sa globalité consomme un certain nombre de ressources. Même si nous sommes une association qui a vocation de préserver l’environnement en dépolluant, notre bilan carbone n’est pas neutre. Alors, qu’en est il ?

Tout d’abord, il faut comprendre que l’association a accueilli cette année plus de 250 personnes sur un minimum d’un mois chacun. Ces personnes, totalement pris en charge par Wings of the Ocean lors de leur bénévolat, n’ont donc pas consommé d’énergie et de pétrole en dehors de l’association durant leur période avec nous.

La vie en communauté à bord d’un navire

Les navires, malgré des déplacements à la voile, consomment du Gazole de part la production d’électricité et le chauffage du bord. En 2021, nous avons utilisés environ 30 tonnes de gazole sur toutes les activités de Wings of the Ocean confondues. Ces 30 tonnes ont donc compris le chauffage, les déplacements, la production d’électricité, d’eau chaude sanitaire et la nourriture de ces 250 personnes.

La consommation d’un français moyen étant de 4,3 litres de pétrole par jour tout confondu, leur consommation aurait donc dû être de 4,3 litres x 250 personnes x 45 jours (durée moyenne) = 48 Tonnes.

Sans être deux fois meilleurs (le calcul serait complexe car englobe de nombreux paramètres) à minima on peut dire que l’on fait un tout petit peu mieux que le français moyen en participant à une mission de Wings of the Ocean, sur la seule lorgnette de l’utilisation de pétrole.

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Mais l’idée c’est d’aller encore un peu plus loin à ce sujet, avec en 2022 quelques mesures :

– Pour les déplacements du navire, nous préparons un plan de passage comprenant des marges assez conséquentes, ainsi qu’un planning de dates extrêmement larges nous permettant de nous déplacer à la voile. Le but n’est pas de devoir allumer le moteur pour une raison de timing serré. On se laisse le temps de naviguer au gré du vent, et on se plie à son bon vouloir.

– Il y a aussi un sujet assez important niveau bilan carbone qui est très souvent mis de côté par les entreprises et des associations : les méthodes de déplacement pour rejoindre les missions. Nous essayons au maximum de privilégier le train ou le covoiturage pour l’arrivée de nos bénévoles aux missions, et essayons de ne pas utiliser l’avion. En effet, sur les bateaux qui partent en mission à l’étranger, une énorme partie du bilan carbone est généré à cause des turnovers d’équipages, qui rentrent en France après quelques mois à bord.

Pour pallier à cela, nous avons prévu avec le Kraken 2 missions distinctes de 2 mois et demi avec un retour à Marseille entre les deux, afin que le turnover de l’équipage puisse se faire sans utiliser d’avion. L’équipage du Kraken sera recruté en fonction de la disponibilité pendant l’entièreté d’une mission de 2 mois et demi. Pour les missions en France (Arcachon, Étang de Berre, Antennes locales, etc…) la question de l’avion ne se pose pas, mais nous demandons un minimum d’engagement d’un mois avec nous, afin de ne pas faire de trajets pour une courte période.

Optimiser la consommation d’énergie

Pour ce qui est du chauffage, nous avons travaillé à diminuer la consommation de façon drastique sur le Kraken. Pour des raisons de sécurité, les deux génératrices du navire sont calibrées pour pouvoir chacune relever l’ancre du navire. Un gros moteur électrique le permet et consomme énormément d’électricité lorsqu’il fonctionne, ce qui n’est le cas que très peu de temps. La plus petite génératrice du Kraken est donc de 65Kw, la grosse de 85Kw, alors que le navire n’a qu’une utilisation de 20 à 30Kw en général. Les génératrices tournent au gazole, et produisent à minima 65Kw quoiqu’on fasse, on ne peut pas produire moins pour consommer moins.

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Cet hiver, nous changeons la plupart de l’alimentation électrique du navire et grâce à Sonepar qui nous permet ce chantier, nous avons aussi repensé le chauffage du navire. Avant il s’agissait d’une chaudière au Fioul (alimentée en gazole à bord) qui produisait chauffage et eau chaude sanitaire. Nous l’avons remplacé par une chaudière et deux ballons d’eau chaude électriques. Le but étant d’utiliser la puissance non utilisée des génératrices qui tournent au gazole de toute façon et d’arrêter d’utiliser une seconde fois du gazole pour le chauffage. On estime pouvoir économiser environ 6 tonnes de gazole par an avec cette technique.

On a aussi installé des panneaux solaires sur l’entrepont, qui alimenteront le parc de batterie de survie du navire, et optimisés les flux électriques pour pouvoir éteindre les génératrices le plus longtemps possible chaque jour. Les éléments essentiels à la navigation sont donc passés en 24 Volts sur l’entièreté du navire, ce qui consomme moins et permet de tenir plus longtemps sur batterie. Pour faire simple, lorsqu’une génératrice fonctionne : on chauffe, on fabrique de l’eau chaude, on fait fonctionner les équipements de la cuisine, on recharge les portables et on recharge les batteries du bateau. Et lorsqu’on éteint la génératrice, on ne prend plus de douche, on ne cuisine plus et on décharge le plus lentement possible les batteries, tout en gardant les équipements de navigation et de sécurité fonctionnels.

Sur le reste des chantiers du Kraken, malgré nos besoins assez conséquents de matériels, on travaille avec beaucoup de reconditionné, d’invendus industriels ou de récupération (chutes de panneaux de bois, de panneaux de finition de salle de bain, reconditionnement d’une centrifugeuse à Gazole, etc…).

Un mode de vie le plus sobre possible

Pour ce qui est de la nourriture, les missions de Wings of the Ocean sont végétariennes et consomment un mélange d’achats en vrac et d’invendus de magasins alimentaires. Pour les invendus, bien que majoritairement suremballés, nous mettons tous les déchets dans nos centres de tri dont le taux de recyclage est de plus de 60% (21% en moyenne nationale), grâce à notre réseau de partenaires de revalorisation.

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Sur le Bassin d’Arcachon, nous allons habiter dans un habitat qui se veut le maximum « off grid », qui n’est donc par relié au réseau, en pleine forêt. Il sera alimenté par des panneaux solaires dédiées, les douches seront solaires dans l’immense majorité et sera équipé de toilettes sèches. Une attention toute particulière sera mise sur l’impact sonore (aucune musique ne sera amplifiée par exemple, on en restera aux chants et à la guitare acoustique) afin de ne pas déranger la biodiversité de la forêt.

Pour les logements et les aménagements nécessaires, nous essayons de ne rien acheter neuf, avec de la récup’ chez Emmaüs ou en contactant des personnes qui donnent du matériel (lits superposés, vélos, etc…).

Pour ce qui est du classique chez Wings of the Ocean, on essaye de vivre au maximum zéro-déchet, avec une attention toute particulière aux achats de produits ménagers et d’hygiène. Nous fabriquons la plupart nous-même avec des produits naturels et non transformés. Le but étant d’en produire en grande quantité afin de ne pas acheter plusieurs fois des petits contenants. Sur le Kraken on arrive à quasi supprimer les déchets des salles de bain avec des solutions trouvées en interne, jusqu’aux brosses à dents en Bambou gracieusement données par Myboo.

Reste la bière et les soirées, où on va continuer de chercher des partenariats avec des brasseries pratiquant la consigne des bouteilles.

Pour finir, on ne donne pas de leçons et on n’est clairement pas parfaits, on essaye juste de faire au mieux en y réfléchissant collectivement, histoire d’améliorer notre sobriété un petit peu plus chaque jour

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