[Fumer tue… et pollue !]

Le constat

Depuis l’essor de l’industrie du plastique au début du siècle dernier, la charge de débris marins ne cesse d’augmenter partout dans le monde. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. En effet, au cours de notre mission, nous avons été grandement alarmés par la quantité de mégots qui jonchent les plages. Ramenés par la mer, les rivières, les égouts, ou simplement directement jetés sur le littoral, le compteur ne s’arrête jamais de grimper.

La cigarette en cause

Chaque année en France, ce sont plus de 68 milliards de cigarettes qui sont fumées, et il est estimé que 40 milliards de mégots avec filtre sont directement jetés par les fumeurs, par négligence ou lors du transport jusqu’au centre de traitement des déchets. Cela représenterait presque les deux tiers des cigarettes consommées.


Dans le monde, ce sont près de 4 300 milliards de mégots de cigarettes qui sont jetés par terre chaque année, soit l’équivalent de 137 000 mégots par seconde. En 7 mois de mission, le projet de l’étang de Berre de Wings of the Ocean a ramassé plus de 100 000 mégots, soit à peine ce qui est jeté chaque seconde dans le monde.


D’une manière ou d’une autre, il faut comprendre que les océans sont le réceptacle final de la pollution. C’est-à-dire que la plupart des déchets jetés au sol (même en pleine ville éloignée de la côte) finissent par atteindre les écosystèmes aquatiques et marins. Ainsi, les mégots se retrouvent dans les cours d’eau et les océans, où ses produits chimiques affectent les organismes vivants.

À noter qu’un seul mégot pollue à lui seul environ 500 litres d’eau.

La composition

Les mégots de cigarettes sont généralement composés de plastique d’acétate de cellulose et le filtre comprend 15 000 fibres plastiques. Il a été montré que les mégots de cigarette, une fois jetés dans la nature, rejettent environ 100 fibres de plastique de plus chaque jour. Cela équivaut à 300 000 tonnes de fibres microplastiques entrant dans l’environnement aquatique. Pour la plupart, ces fibres plastiques ne sont pas biodégradables et mettent des dizaines d’années à disparaître.

Conséquences sur la faune

En plus d’être une source de microplastique dans l’environnement, les mégots peuvent accidentellement être ingérés par certaines espèces marines comme les poissons, les oiseaux ou encore les baleines. La petite taille des microplastiques fait qu’ils sont facilement ingérés par le zooplancton et les organismes filtreurs, comme les moules, les huîtres ou les palourdes. Ils peuvent alors s’agréger et provoquer une obstruction du système digestif, ce qui affecte l’absorption des nutriments, et peut dans les cas les plus graves mener à la mort de l’organisme.

De plus, lors de la combustion du tabac, les filtres de cigarette absorbent de nombreux produits chimiques (nicotine, hydrocarbures, métaux lourds, insecticides, etc) dont des scientifiques ont retrouvé des traces chez 70% des oiseaux de mer et 30% des tortues marines examinés.


Elles ont entre autres un effet notoire sur leur croissance et leur développement. Certains ont un effet mutagène entraînant des dommages à l’ADN pouvant être mortels pour les organismes. Ces composés ont également une forte toxicité pour le système immunitaire et hormonal, et peuvent entraîner des dommages au foie.

Conséquences sur l’humain

Enfin, les mégots de cigarette représentent un risque non négligeable pour la santé humaine, puisqu’en plus d’atteindre notre santé directement à sa consommation, elle se retrouve dans notre alimentation. En effet, certains polluants sont stockés dans les organismes et lorsque d’autres êtres vivants consomment ces individus contaminés, ils se retrouvent à leur tour contaminés.
Il est donc indéniablement nécessaire de faire prendre conscience à tous de l’effet de ces mégots sur l’environnement et de leur rôle dans la pollution plastique. Pour cela quelques actions simples sont à rendre habituelles et non optionnelles comme avoir des cendriers de poche, jeter ses mégots dans les cendriers de rue, et sensibiliser à cette cause.

Sources et liens :
Science Direct
mégot.com
Science Post
Cieau

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