Bassin d’Arcachon

Le Bassin d’Arcachon est un écosystème complexe et fragile. S’y côtoient vasières, herbiers, bancs de sable, marais et chenaux, soumis à l’influence des marées et des apports d’eau douce. Les herbiers de zostères, notamment, sont des réservoirs de vie : elles abritent petits invertébrés, nurseries pour les juvéniles et micro-algues essentielles.

Mais cette richesse est menacée. L’urbanisation, la turbidité de l’eau, les apports excessifs de nutriments, les pollutions et les dérèglements hydrodynamiques fragilisent ces milieux. Il est vital d’agir pour préserver les espèces locales (poissons, crustacés, oiseaux) et maintenir les services écologiques que ce bassin offre (filtration de l’eau, reproduction des espèces, transition écologique locale).

Microplastiques et larmes de sirène

Un enjeu central sur le Bassin est la pollution par les microplastiques, particulièrement les granulés de plastique industriels souvent appelés « larmes de sirène ». Ces petites billes de plastique de 2 à 5 mm environ sont utilisées comme matière première en plasturgie et peuvent s’échapper lors du transport ou par fuite dans les réseaux. Elles arrivent dans l’environnement et s’accumulent sur les plages, les sédiments ou dans la colonne d’eau.

Dans le Bassin, ces granulés ont été observés sur plusieurs plages. Leur suivi est intégré aux protocoles du Parc naturel marin, qui surveille les déchets échoués sur le littoral selon la convention OSPAR à laquelle nous participons. Ces polluants sont d’autant plus préoccupants qu’ils participent à la contamination diffuse du milieu, se fragmentant, se dispersant et entrant dans la chaîne alimentaire.

Déchets ostréicoles

L’ostréiculture est une activité emblématique du Bassin d’Arcachon. Elle est aussi concernée par la pollution plastique : filets usagés, coupelles, plastiques d’élevage, déchets de conditionnement, dispositifs usés, etc. Ces déchets s’accumulent dans les zones découvertes à marée basse, le long des berges ou autour des parcs à huîtres, où ils perturbent la faune et les écosystèmes. Au cœur de la mission, cette problématique locale fait l’objet d’actions concrètes : ramassages ciblés, échanges avec les professionnel.les concerné.es et sensibilisation à des pratiques plus durables.

Les objectifs de la mission s’adaptent aux enjeux propres du Bassin, en conservant l’esprit d’action, de science et de mobilisation :

• Sensibiliser aux pollutions littorales spécifiques (microplastiques, déchets ostréicoles) et à la fragilité des milieux lagunaires.
• Collecter et caractériser les déchets, y compris les granulés industriels et les plastiques ostréicoles, pour mieux comprendre leur diffusion.
• Alimenter la science participative à travers les programmes OSPAR et CANOPÉ : les données issues des ramassages et prélèvements sont centralisées, analysées puis partagées pour contribuer à la recherche sur la pollution plastique et les microplastiques.
• Collaborer avec les acteurs locaux : professionnels de l’ostréiculture, gestionnaires de zones naturelles, associations locales et institutions pour construire des solutions ancrées sur le territoire.
• Mobiliser les citoyennes et citoyens autour de la protection du Bassin, en favorisant la participation collective et les échanges avec les habitant.es.
• Protéger la biodiversité du bassin : agir dans les zones sensibles, préserver les habitats marins (herbiers, vasières, chenaux) et les espèces emblématiques.

Chaque année, la mission du Bassin d’Arcachon a besoin d’un lieu de vie pour héberger son équipe d’une dizaine de bénévoles pendant toute la durée du projet. Vous disposez d’un logement disponible autour du Bassin ? Offrir un toit à la mission, c’est permettre à celles et ceux qui s’engagent pour la protection de l’océan d’agir concrètement sur le terrain.